Travailler à Port Hedland

Juste après nous être installés à South Hedland (village dortoir située à 15km au Sud de Port Hedland), nous rencontrons la plupart des jeunes du coin pour un bout de soirée sympathique. Missy la kangourou nous accompagne dans la voiture.

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Dès le lendemain, Ivan attaque son boulot qui consiste à nettoyer les énormes engins de travaux loués par les mines. Il lui est transmis par un ami qui s’est blessé et est donc arrêté pour quelques semaines.

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Pas grand chose d’amusant, mais c’est ce qui est disponible en attendant de trouver mieux. C’est aussi le moyen d’en apprendre plus en mécanique sur les road trains, après les avoir d’abord fait repasser de la couleur rouge (minerai de fer) au blanc originel.

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Port Hedland est très isolée dans le Nord-Ouest de l’Australie et intégralement dédiée aux activités minières. Les conditions étant difficiles, notamment l’été où la météo est quasiment insoutenable, les salaires sont absurdement hauts et la ville attire de nombreux travailleurs de l’Australie tout entière.

Nous arrivons dans un contexte économique en perdition dû à la chute du prix du minerai de fer, et les habitants désertent la ville. Ce n’est pas très encourageant, il y a du travail mais il faut s’acharner pour le trouver et les perspectives d’évolutions sont quasi-nulles contrairement aux années précédentes.

Les immenses cargos qui transportent le minerai de fer jusqu'en Chine

Les immenses cargos qui transportent le minerai de fer jusqu’en Chine

Des trains interminables transportent le minerai jusqu’au port, le plus important du monde pour le fer. En croiser un à un passage à niveau est synonyme d’une attente d’au moins 15 minutes. S’il y en a deux, autant sortir de la voiture et partir se promener.

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L’autre activité principale est l’extraction de sel dans de grands marais salants qui profitent de l’ensoleillement record. La montagne de sel est immanquable lorsque l’on fait la route entre South Hedland et Port Hedland et on peut la voir changer de forme au fil des semaines.

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L’ambiance de la colocation (100% française) est plutôt bonne. Tout le monde est à la maison la plupart du temps car les emplois du temps ne sont pas très chargés. Nous mangeons régulièrement ensemble et profitons des talents de cuisiniers de chacun.

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Nous sommes constamment à la recherche d’opportunités pour travailler. Toutes les techniques de chasse à l’emploi deviennent des automatismes et les premières heures de la journée y sont régulièrement consacrées.

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En quelques jours Camille dégote un poste dans un comptoir à Donuts au milieu d’une galerie commerciale. Un peu plus tard, Ivan est recontacté par une agence d’intérim pour un boulot d’opérateur de chariot élévateur bien plus sympathique que le nettoyage de camions.

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La plupart des travailleurs habitent dans des camps et font régulièrement la navette en avion avec leur ville d’origine (ce qu’on appelle le FIFO : fly in, fly out). Certains de ces camps ont des buffets illimités ouverts au public, l’occasion de manger beaucoup plus que de raison.

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Leur mentalité est parfois difficile à supporter car ils sont aussi cupides qu’ignorants et ne pensent qu’à dépenser les milliers de dollars qu’ils gagnent chaque semaine en alcool et prostituées. Heureusement, il y a aussi des gens sympathiques à Port Hedland comme ceux rencontrés au potager communautaire.

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Celui-ci ne fonctionne qu’en hiver, la météo infernale de l’été tuant toutes les plantes. Nous y aidons à l’occasion et récupérons souvent des légumes et autres curiosités comme les loofah, une sorte de gant de crin végétal.

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Nous faisons quelques sorties avec les colocataires, comme pour contempler « l’escalier pour la Lune », phénomène observable à marée basse lorsque l’astre en question se reflète sur la houle.

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La presque-île de Finucane et sa côte joliment sculptée sont également parfaites pour le coucher du soleil.  Accessible uniquement en 4×4, cela nous donne l’occasion de gravir quelques dunes avec l’engin d’un de la bande.

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Nous sommes régulièrement assignés à nourrir Missy en attendant qu’elle soit suffisamment grande et indépendante pour être relâchée dans le bush. Elle a pour l’instant besoin d’un biberon toutes les 5 heures.

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Les hasards des déplacements professionnels permettent de croiser les autres animaux locaux, entre lézards à langue bleue, araignées et gros serpents venimeux.

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Camille expérimente la flexibilité extrême du marché de l’emploi lorsqu’elle se fait licencier de son travail chez Donut King sans aucune raison. Heureusement, elle était en passe de changer pour devenir commis de cuisine dans un tout nouveau restaurant géré par la plus grosse association de la ville.

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La stabilité de l’emploi n’est pas non plus au rendez-vous pour Ivan qui passe à une nouvelle expérience dans l’entretien d’espaces verts, avec son indépendance et son camion de fonction. Celle-ci non plus ne durera pas et c’est seulement dans la construction qu’il trouve à s’occuper plus de 2 ou 3 semaines d’affilées.

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Les jours de repos sont occupés entre bricolages avec les colocataires ou sorties dans la piscine grand luxe et généralement intégralement vide de South Hedland.

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Les poubelles sont généreuses et plus variées que jamais. Résultat nous mangeons très bien tout en ne dépensant presque rien pendant tout notre séjour sur place.

2 kg de cookies gratuis

2 kg de cookies gratuits

L’isolation de la ville stimule un système d’échange et revente entre les habitants dont Camille profite pour s’acheter une machine à coudre (revendue avant le départ).

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Les soirées sont nombreuses, parfois sur la lagune de Spoil Bank directement sur la plage, éclairés autant par le feu de bois que par les cargos de passage. Le plus souvent c’est un barbecue à domicile, comme pour la dé-pendaison de crémaillère.

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Ceux qui gèrent la maison étant sur le départ, nous déménageons dans la caravane d’une autre colocation habitée par deux français et un australien installés sur place depuis longtemps.

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L’ambiance y est très bonne également, et comme ils sont tous adeptes de pêche sous-marine les filets de poissons frais sont aussi abondants que les récits et vidéos de leurs plongées au milieu des requins et baleines.

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Après quelques contacts avec l’apiculteur qui commence à sentir le printemps se profiler, nous arrêtons de travailler et nous reposons tout en profitant de ce changement d’étape attendu. Nous allons alors nous balader à Pretty Pool, une jolie plage sculptée par les marées et située non loin du restaurant de Camille.

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Dans les derniers jours, Ivan profite des compétences d’un ami chaudronnier pour s’essayer aux différentes méthodes de soudure industrielles.

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Une fois tout le superflus accumulé les trois derniers mois évacués, nous réintégrons enfin la voiture et repartons à l’aventure le long de la côte Ouest.